1. Expression de l’émotion : visage

L’expression du dégoût se manifeste de manière spécifique sur le visage, et le Facial Action Coding System (FACS) permet d’analyser précisément les unités d’action (AU) qui sont activées lors de cette émotion. Voici une explication détaillée de la manière dont le dégoût se reflète sur le visage, en utilisant le FACS comme référence :

  • Analyse des unités d’action faciales (AU) du dégoût
Unité d’action (AU) Muscle impliqué Effet sur le visage Rôle dans l’expression du dégoût
AU 9 Corrugator supercilii Froncement des sourcils, souvent vers l’intérieur Crée une expression de tension ou de mécontentement, accompagnée d’un regard de dégoût.
AU 10 Zygomaticus major Souvent inactif, mais dans certains cas, les coins de la bouche peuvent être tirés vers le bas Parfois, les lèvres sont tirées vers l’intérieur ou vers le bas, accentuant le dégoût.
AU 15 Mentalis Tension du menton, souvent avec une petite élévation de la lèvre inférieure La lèvre inférieure se soulève légèrement, souvent accompagnée d’un dégoût marqué, donnant une expression de mépris ou de dédain.
AU 16 Masseter Mâchoire serrée, contraction des muscles de la mâchoire Parfois accompagnée d’un mouvement de serrer les dents, ce qui donne une expression de tension.
AU 17 Digastric Abaissement du menton, créant une légère éloignement de la bouche Le visage peut se contracter ou se distendre, ce qui renforce la sensation de rejet.
AU 22 Depressor anguli oris Abaissement des coins de la bouche Donne un effet de bouche tirée vers le bas, souvent accompagné de l’expression de rejet, de dégout ou de dédain.
AU 25 Mentalis Petites rides autour de la bouche, soulèvement du menton Accentue le dégoût et le mécontentement, notamment lors d’un geste involontaire d’éloignement de la bouche, comme lors de l’éprouvée de quelque chose de désagréable au goût ou à l’odorat.

  • Manifestations du dégoût sur le visage

Sourcils et yeux

Frons de sourcils : Les sourcils sont souvent froncés et tirés vers l’intérieur (AU 9), créant une tension sur le front, parfois accompagnée d’une légère élévation de la partie interne des sourcils.

Regard de rejet : Le regard peut être dirigé vers le bas ou détourner le regard de l’objet du dégoût, montrant un désintérêt ou un mépris.

Yeux plissés : Les yeux peuvent être légèrement plissés, comme si la personne essaie d’éviter de voir ou d’être exposée à l’objet du dégoût.

Exemple :

Une personne qui goûte quelque chose de très amer ou désagréable pourrait froncer les sourcils, fermer les yeux légèrement et détourner le regard en signe de répulsion.

Lèvres et bouche

Lèvres remontées ou tirées : L’une des caractéristiques principales du dégoût est l’élévation du menton et le soulèvement de la lèvre inférieure (AU 15), ce qui fait apparaître un aspect de rejet, comme si la personne essayait d’éviter un contact avec l’objet de dégoût.

Bouche tirée vers le bas : Les coins des lèvres peuvent être abaissés (AU 22), ce qui accentue une expression de mécontentement et de dégoût.

Mouvement involontaire de recul : Le dégoût est souvent accompagné d’une réflexe de retrait de la bouche, comme si la personne voulait se retirer de l’objet dégoûtant.

Exemple :

Si quelqu’un sent une mauvaise odeur, il peut soulever le menton, abaisser les coins de la bouche, et tirer ses lèvres comme s’il tentait d’éloigner la source du dégoût.

Autres indices faciaux

Tension dans le menton et les joues : Le menton se contracte (AU 25), provoquant des rides autour de la bouche, ce qui rend l’expression encore plus marquée.

Geste de rejet : Parfois, l’expression de dégoût est accompagnée de gestes corporels tels que se détourner ou se reculer, mais ce geste est moins visible sur le visage.

Relâchement des muscles faciaux : Dans les cas extrêmes de dégoût, la personne peut avoir une expression très tendue, parfois suivie d’un léger frémissement de la peau.

Exemple :

Quelqu’un qui touche quelque chose de dégoûtant (par exemple, un aliment avarié) pourrait rétracter ses lèvres, soulever légèrement les coins de sa bouche, et tendre le menton vers le haut en un geste involontaire de rejet.

  • Différenciation du dégoût par rapport à d’autres émotions
Émotion Sourcils Bouche Regard Posture/Corps
Dégoût Sourcils froncés, tirés vers l’intérieur (AU 9) Lèvres tirées vers le bas, menton replié (AU 15, AU 22) Regard détourné ou plissé, expression de rejet Corps souvent tourné, retrait, parfois grimace, recul
Colère Sourcils froncés, parfois avec une ligne dure au centre (AU 4, AU 5) Lèvres serrées ou tirées vers le bas (AU 23) Regard perçant, souvent fixe Poings serrés, posture tendue, agressive
Peur Sourcils élevés (AU 1, AU 2) Lèvres tendues, légèrement ouvertes (AU 20) Yeux grands ouverts, regard fixé Corps tendu, parfois figé ou en retrait
Surprise Sourcils élevés, yeux agrandis (AU 1, AU 5) Bouche ouverte Regard dirigé vers la source de la surprise Corps réactif, souvent avec mouvement rapide

Le dégoût est une réaction intense à un stimulus négatif, et le visage est un reflet direct de cette émotion, avec des manifestations faciales spécifiques qui signalent cette réponse.

2. Expression de l’émotion : corps

L’expression du dégoût sur le plan corporel, en dehors des mimiques faciales, se manifeste également par une série de réactions physiques et comportements involontaires. Le dégoût est une émotion qui suscite généralement des réactions corporelles visant à éviter ou éloigner l’objet ou l’expérience perçue comme répugnante ou désagréable. Ces manifestations corporelles peuvent inclure des changements dans la posture, les mouvements, ainsi que des réponses physiologiques spécifiques. Voici une analyse détaillée des réactions corporelles liées au dégoût :

  • Comportements corporels liés à l’évitement

Recul instinctif

Une réaction corporelle fréquente au dégoût est le recul ou le mouvement de retrait. Ce comportement survient souvent immédiatement après qu’une personne ait rencontré un stimulus répugnant ou écœurant. Le corps s’éloigne de l’objet ou de la situation de manière réflexe, comme un moyen de se protéger ou d’éviter la source du dégoût.

Exemple :

Lorsqu’une personne sent une odeur nauséabonde ou touche un objet sale, elle peut instinctivement reculer ou s’éloigner rapidement de la source de dégoût, comme une réaction de protection.

Éloignement ou éloignement du visage

Le corps peut également se pencher en arrière, ou même le visage peut être écarté de l’objet ou de la source de dégoût, comme si la personne cherche à éviter d’être exposée à davantage de stimuli désagréables.

Exemple :

Si quelqu’un est confronté à une nourriture avariée ou une substance répugnante, il peut écarter son visage, tourner son corps et se retirer physiquement.

  • Tension corporelle et rigidité

Raideur du corps

Le dégoût peut provoquer une tension générale dans le corps. Cette tension se manifeste souvent par une posture rigide, comme si le corps cherchait à se protéger de la source du dégoût. Il peut y avoir une raideur musculaire, surtout au niveau du tronc, des épaules et des mains, comme un moyen de ne pas entrer en contact avec ce qui est perçu comme répugnant.

Exemple :

Lorsqu’une personne touche ou voit quelque chose de répugnant (par exemple, un aliment en décomposition), elle peut raidir son dos, resserrer ses bras et se maintenir à distance, créant une posture figée et défensive.

  • Mouvement des bras et des mains

Rejet des bras

Un geste typique pour exprimer le dégoût est un mouvement de rejet, où les bras sont utilisés pour éloigner ou repousser un objet répugnant. Les bras peuvent être tendus pour éloigner l’objet du corps, ou bien être utilisés pour balayer quelque chose de désagréable.

Exemple :

Lorsqu’une personne touche quelque chose de sale ou de nauséabond, elle peut écarter ses bras brusquement, voire repousser l’objet comme pour se débarrasser de la sensation de dégoût.

Mains qui se frottent ou se lavent

Il est également courant que les gens se frottent les mains ou se lavent les mains après avoir touché quelque chose de dégoûtant. Cette réaction est liée à un besoin de se nettoyer ou d’éliminer la sensation de contamination ressentie suite à un stimulus écœurant.

Exemple :

Après avoir touché un aliment immonde ou une substance sale, une personne peut se frotter les mains ou se rendre immédiatement aux toilettes pour se laver les mains, montrant ainsi un désir de purification.

  • Réactions physiologiques liées au dégoût

Nausées et révolte corporelle

Le dégoût peut entraîner des réactions physiologiques telles que des nausées, une sensation de malaise ou même des vomissements. Cette réponse est liée à l’activation du système digestif et au sentiment d’être physiquement affecté par la source de dégoût.

Exemple :

Une personne peut commencer à se sentir mal ou avoir envie de vomir lorsqu’elle est confrontée à des aliments pourris, un cadavre d’animal ou toute autre source perçue comme extrêmement répugnante.

Réaction de gorge serrée ou d’étouffement

En plus des nausées, le dégoût peut aussi provoquer une sensation de gorge serrée ou de difficulté à avaler. Cette réponse corporelle est en lien avec l’idée de répulsion physique, comme si le corps cherchait à empêcher l’ingestion ou la consommation de quelque chose de perçu comme toxique ou indésirable.

Exemple :

Lorsqu’une personne goûte un aliment très amer ou rejeté par son corps, elle peut ressentir une sensation de gorge serrée ou détourner la tête, comme une manière de bloquer la consommation de ce qui est perçu comme toxique.

  • Comportements d’évitement ou de retrait social

Isolement et retrait

Le dégoût peut aussi se manifester par un comportement d’évitement social. Une personne qui ressent du dégoût pourrait s’éloigner d’une situation ou d’un groupe de personnes pour ne pas être exposée à un élément qui suscite cette émotion. Ce retrait peut être social (par exemple, se retirer d’une conversation ou d’une situation) ou physique (par exemple, quitter une pièce ou s’éloigner d’un objet).

Exemple :

Si une personne est confrontée à des conversations désagréables ou des comportements répugnants, elle pourrait quitter la pièce ou se retirer pour éviter de se retrouver dans une situation qui la met mal à l’aise.

Ces manifestations corporelles sont un moyen naturel du corps de se protéger et de limiter l’exposition à des stimuli désagréables ou potentiellement nuisibles.

3. Expression de l’émotion : mots

Voici une classification de mots synonymes de dégoût, allant du moins intense au plus intense, en fonction de l’intensité du sentiment de répulsion ou de répugnance. Ces termes sont classés par intensité croissante :

1. Dégoût faible (Répulsion légère)

  • Déception – Un désenchantement léger, souvent lié à une situation qui ne répond pas aux attentes, mais sans provoquer un sentiment de dégoût extrême.
  • Dégouté modéré – Un malaise léger face à quelque chose d’inconfortable, mais qui ne suscite pas une réaction forte.
  • Gêne – Un sentiment de désagrément ou de malaise, souvent associé à un inconfort modéré sans répulsion totale.
  • Désapprobation – Un sentiment de désaveu ou d’irritation face à quelque chose de peu agréable, mais qui n’est pas encore totalement répugnant.

2. Dégoût modéré (Répulsion marquée)

  • Réprobation – Une désapprobation forte, qui implique un jugement moral négatif, souvent associé à des comportements répugnants.
  • Dégout – Un sentiment de répulsion ou de malaise, souvent en réaction à un stimulus qui est désagréable, mais sans être totalement insupportable.
  • Ecœurement – Un malaise physique ou moral lié à quelque chose qui provoque une forte répulsion, mais pas au point d’être insoutenable.
  • Répugnance – Une forte répulsion, mais qui peut être contrôlée ou surmontée, bien que l’individu ressente un grand inconfort.

3. Dégoût fort (Répulsion intense)

  • Aversion – Un sentiment de répulsion intense, souvent lié à une forte antipathie ou un rejet instinctif d’une situation ou d’une personne.
  • Horreur – Un dégoût extrême, souvent accompagné de peur ou d’angoisse, qui va au-delà de la simple répulsion.
  • Dégout profond – Une répulsion forte et marquée qui perturbe profondément l’individu, souvent accompagnée de sentiments de nausée ou de rejet.
  • Dégoût viscéral – Une répulsion qui se manifeste de manière physique et instinctive, souvent ressentie au niveau du ventre ou d’autres parties du corps.

4. Dégoût très fort (Répulsion accablante)

  • Abomination – Un dégoût extrême, souvent associé à des actes ou des situations qui sont considérés comme moralement ou éthiquement répréhensibles.
  • Répulsion totale – Un désaveu absolu de ce qui est perçu, à tel point que cela peut causer une perte d’appétit ou une réaction physique forte.
  • Dégoût révulsif – Un dégoût tellement intense qu’il entraîne une réaction de rejet physique ou psychologique, souvent accompagnée de symptômes physiques de nausée.
  • Dégout insupportable – Une répulsion tellement forte que la personne ressent une difficulté à supporter ce qu’elle perçoit, souvent accompagnée d’une envie de fuir ou de se détourner.

5. Dégoût extrême (Répulsion paralysante)

  • Dégout paralysant – Un dégoût extrême qui peut submerger l’individu au point de l’empêcher de réagir normalement ou de continuer ses activités.
  • Abomination absolue – Une répulsion totale et irrationnelle face à une situation ou un objet, au point que la personne est incapable de se remettre de l’impact émotionnel.
  • Réaction de révulsion – Un dégoût extrême qui pousse la personne à une réaction physique immédiate et souvent forte, comme vomir ou fuir.
  • Horreur extrême – Un sentiment de répulsion violente, souvent accompagné de peur et de dégoût, à un tel point que l’individu est incapable de gérer la situation.

Les degrés de dégoût varient selon l’intensité de la répulsion ressentie, allant d’un légère gêne ou désagrément à une répulsion violente et insupportable.

4. Gestion de ses émotions

Réguler un grand dégoût peut être un défi émotionnel, car cette émotion peut déclencher des réactions physiologiques fortes comme des nausées, des frissons ou des gestes de rejet. Cependant, il existe plusieurs stratégies pour gérer et atténuer cette émotion. Voici quelques approches efficaces pour réguler un dégoût intense :

  • Respiration profonde et relaxation

Pratiquer la respiration diaphragmatique : inspire profondément par le nez pendant 4 secondes, maintiens l’air pendant 4 secondes, puis expire lentement par la bouche pendant 4 secondes. Répéte ce cycle de respiration plusieurs fois. Cela peut aider à diminuer les symptômes physiques du dégoût, comme la nausée ou les tensions corporelles.

  • Détournement de l’attention (technique de distraction)

Ferme les yeux et concentre-toi sur une pensée agréable ou une situation positive (par exemple, un souvenir heureux ou un paysage qui t’apaise).

Tu peux également t’engager dans une activité qui capte ton attention, comme écouter de la musique, lire, ou regarder quelque chose de divertissant.

Parfois, changer d’environnement (sortir, entrer dans une autre pièce) peut aider à réinitialiser ta réaction.

  • Cognition positive (Reformulation cognitive)

Changer de perspective : Essaies de penser à l’événement ou au stimulus de manière plus neutre ou rationnelle. Par exemple, au lieu de te concentrer sur l’aspect visuel répugnant, rappelle-toi que cet objet ou cette situation n’est pas une menace réelle.

Accepter l’inconfort : Reconnaître que le dégoût fait partie des émotions humaines et accepter qu’il puisse exister sans en faire une réaction excessive.

  • Recentrage sensoriel

Focalise-toi sur un autre sens, comme toucher un objet agréable au toucher, écouter un son apaisant ou sentir une odeur agréable (comme de la lavande, de la vanille, etc.).

Cela peut détourner l’attention de la sensation négative et apaiser les émotions négatives associées au dégoût.

  • Changer l’environnement

Si possible, éloigne- toi du stimulus qui provoque le dégoût (par exemple, un objet, une odeur ou une situation).

Tu peux également essayer de créer un nouveau cadre agréable autour de toi, comme ajuster la température de la pièce, allumer une bougie parfumée, ou aérer l’espace.

  • Techniques de visualisation

Visualise un endroit calme et serein, comme une plage, une forêt, ou un autre environnement apaisant. Imagine-toi complètement détendu et absorbé dans cet endroit.

La visualisation peut distraire ton esprit du dégoût et aider à réduire son intensité en offrant un contrepoint plaisant à l’émotion négative.

  • Exposition progressive

Commence par observer l’objet ou la situation de loin (par exemple, en regardant une image ou une vidéo de ce qui te dégoûte).

Augmente progressivement ton niveau d’exposition de manière contrôlée (par exemple, en approchant lentement de l’objet en question, mais sans y toucher).

Avec le temps, cette exposition graduelle peut diminuer la réponse de dégoût en renforçant ta capacité à gérer la situation sans réaction excessive.

  • Détente musculaire progressive

Commence par contracter les muscles de tes pieds pendant 5 à 10 secondes, puis relâche-les. Répète avec d’autres parties du corps : jambes, abdomen, bras, puis visage.

Ce processus aide à libérer les tensions physiques et à calmer le système nerveux.

  • Engagement dans des activités physiques

Pratique une activité physique qui te plaît (ex. : marche, course, yoga, danse, ou étirements). Cela t’aidera à te concentrer sur autre chose tout en libérant des hormones de bien-être.

L’exercice physique peut aussi réduire les symptômes physiques de stress liés à la sensation de dégoût.

Il est normal de ressentir du dégoût face à des stimuli spécifiques, mais ces stratégies peuvent t’aider à gérer et à réguler cette émotion de manière plus contrôlée. L’idée est de désensibiliser progressivement la réponse émotionnelle, de relâcher la tension et de créer un environnement plus calme et plus agréable pour faciliter la gestion de ton ressenti.

5. Gestion des émotions des autres personnes

Lorsque quelqu’un est dégouté par une situation, une action ou un objet, il est important de répondre avec empathie, compréhension, et respect pour les sentiments de l’autre. Le dégoût peut être une émotion très forte et parfois difficile à gérer, alors voici des stratégies pour t’aider à répondre de manière constructive :

  • Valider les émotions de l’autre

Pourquoi ? : Valider le sentiment de dégoût de l’autre montre que tu respectes ce qu’il ressent. Cela permet à la personne de se sentir écoutée et comprise.

Que dire ? : « Je comprends que ça puisse être vraiment dégoûtant pour toi. » ou « C’est normal de se sentir dégoûté(e) dans cette situation. »

Que faire ? : Ne minimise pas le sentiment de dégoût, même si tu ne le ressens pas de la même manière. Accepte qu’il soit légitime pour l’autre, et ne tente pas de l’ignorer ou de le faire disparaître trop rapidement.

  • Encourager l’expression des sentiments

Pourquoi ? : Parfois, mettre des mots sur ce que l’on ressent peut aider à alléger l’intensité de l’émotion. Encourager l’autre à exprimer ce qu’il ressent peut aider à mieux comprendre son dégoût.

Que dire ? : « Pourquoi est-ce que cela te dégoûte autant ? Veux-tu m’en parler ? » ou « Qu’est-ce qui te dérange exactement ? »

Que faire ? : Si la personne souhaite parler, écoute attentivement sans jugement. Donne-lui de l’espace pour exprimer son ressenti sans interrompre ou minimiser son point de vue.

  • Proposer des solutions pour éloigner la source du dégoût

Pourquoi ? : Le dégoût est souvent causé par quelque chose que la personne veut éviter ou fuir. Trouver des moyens de se débarrasser de l’objet ou de la situation qui provoque le dégoût peut apporter un soulagement immédiat.

Que dire ? : « Tu veux qu’on fasse quelque chose pour se débarrasser de ça ? » ou « On peut éloigner ça si ça te dérange. »

Que faire ? : Si possible, éloigne l’objet ou la situation qui cause du dégoût (par exemple, sortir de la pièce, jeter quelque chose, ou nettoyer ce qui dérange). Montre à la personne qu’elle peut se détacher de ce qui la perturbe.

  • Proposer un changement d’environnement ou d’activité

Pourquoi ? : Parfois, le dégoût peut être exacerbée par l’environnement immédiat. Suggérer un changement d’activité ou un déplacement vers un autre endroit peut aider à détourner l’attention et apaiser le dégoût.

Que dire ? : « Tu veux qu’on aille faire autre chose pour changer un peu d’air ? » ou « Que dirais-tu de sortir quelques minutes ? »

Que faire ? : Si la personne semble perturbée par l’environnement, propose de changer de pièce, de sortir prendre l’air, ou d’effectuer une activité différente pour détourner son attention.

  • Utiliser l’humour pour alléger la situation (si approprié)

Pourquoi ? : Parfois, l’humour peut être un moyen efficace de détendre l’atmosphère, tant que cela ne minimise pas la réalité de ce que la personne ressent.

Que dire ? : « Je vois que ce n’est pas ton truc ! C’est vraiment dégoutant ! » ou « Eh bien, ce n’est certainement pas le genre de chose qu’on trouve sur une carte postale ! »

Que faire ? : Sois très attentif à la réaction de la personne avant d’utiliser l’humour. Si elle est encore trop perturbée, mieux vaut éviter. L’humour doit être léger et ne pas ridiculiser la personne.

  • Proposer des distractions pour détourner l’attention

Pourquoi ? : Détourner l’attention de l’objet ou de la situation qui cause du dégoût peut aider à diminuer l’intensité de l’émotion et à apporter un soulagement.

Que dire ? : « Et si on parlait d’autre chose pour te changer les idées ? » ou « Tu veux qu’on fasse une activité pour oublier un peu ça ? »

Que faire ? : Propose une activité qui pourrait capter l’attention de la personne de manière positive, comme regarder une série, faire une promenade, ou discuter d’un sujet qui l’intéresse.

  • Rassurer la personne et offrir un soutien physique si nécessaire

Pourquoi ? : Le soutien physique, comme une touche réconfortante sur l’épaule ou un câlin (si la personne est ouverte à ce genre de geste), peut offrir un sentiment de sécurité et de confort face à un sentiment aussi désagréable.

Que dire ? : « Je suis là pour toi, tu n’as pas à traverser ça tout seul(e). » ou « Si tu veux un moment pour te détendre, je suis là. »

Que faire ? : Si la personne semble avoir besoin de réconfort, un geste de soutien peut être utile. Veille à respecter les limites de la personne et à ne pas imposer un contact physique si elle n’en veut pas.

  • Rassurer sur le fait que ce dégoût est temporaire

Pourquoi ? : Le dégoût est souvent une émotion qui surgit de manière forte mais qui passe généralement avec le temps. Rassurer la personne sur le fait que cela va passer peut l’aider à accepter l’émotion et à la gérer.

Que dire ? : « Je sais que c’est vraiment dégoûtant maintenant, mais ça va passer. » ou « Ce sentiment ne va pas durer éternellement, tu vas te sentir mieux bientôt. »

Que faire ? : Évite de forcer la personne à « surmonter » son dégoût trop rapidement. Laisse-lui le temps de s’en remettre et respecte son processus émotionnel.

  • Encourager à changer de perspective sur la situation (si possible)

Pourquoi ? : Parfois, changer de perspective sur une situation peut aider à réduire le dégoût ressenti. Cela peut se faire en apportant un éclairage différent sur la situation ou en cherchant un aspect moins négatif.

Que dire ? : « Cela peut être dégoûtant, mais c’est aussi une opportunité d’apprendre ou de grandir. » ou « Je comprends, mais essaie de penser que ce n’est qu’une petite chose parmi tant d’autres. »

Que faire ? : Sois sensible à l’ouverture de la personne pour une discussion. Il ne faut pas forcer un changement de perspective, mais si la personne est prête à en discuter, cela peut l’aider à relativiser la situation.

  • Accepter l’émotion et ne pas minimiser la situation

Pourquoi ? : Il est important de ne pas nier la réalité de ce que l’autre ressent. Le dégoût est une émotion légitime, et la minimiser peut faire que la personne se sente incomprise ou ignorée.

Que dire ? : « Je sais que ce n’est pas facile, et c’est vraiment désagréable. » ou « Je vois à quel point c’est difficile pour toi, prends ton temps. »

Que faire ? : Accepte que la personne puisse avoir du mal à surmonter son dégoût immédiatement. Laisse-lui de l’espace et du temps pour faire face à l’émotion sans la forcer à aller mieux rapidement.

Lorsque quelqu’un est dégouté, il est important de répondre avec empathie et de ne pas minimiser ce qu’il ressent. Offre un soutien calme et rassurant, propose des solutions concrètes pour éloigner la source du dégoût, et donne à la personne l’espace pour s’exprimer et se sentir écoutée. Le respect, l’écoute active et la présence attentive peuvent grandement aider à apaiser cette émotion désagréable.

6. Exemples de situations qui stimulent le dégout

Le dégoût est une émotion complexe qui peut être provoquée par des expériences ou des situations qui sont perçues comme répugnantes, désagréables ou révoltantes. Le dégoût peut être lié à des choses physiques, émotionnelles ou morales. Voici une liste de situations susceptibles de provoquer cette émotion :

  • Contacter ou voir des substances corporelles désagréables
    • Être en contact avec des excréments, du vomi, de la salive ou du mucus de manière inattendue.
  • Rencontrer des aliments avariés ou moisissures ou avoir à manger des aliments qu’on aiment pas
    • Trouver de la nourriture moisie dans ton réfrigérateur ou manger quelque chose qui a un goût avarié ou qu’on aime pas.

  • Ne pas avoir atteint un objectif
    • Le fait de n’avoir pas obtenu ce qui était attendu.
  • Une odeur nauséabonde ou pestilentielle
    • L’odeur d’une poubelle non vidée depuis trop longtemps, ou d’une zone de la ville où des déchets s’accumulent.
  • Des conditions de vie insalubres
    • Découvrir des conditions de vie dans des environnements extrêmement sales, infestés de rats ou de cafards.
  • Voir des blessures ou des infections graves
    • Observer une blessure ouverte, des plaies infectées ou des pus qui s’écoulent.
  • Regarder des scènes de violence ou de cruauté
    • Voir un acte de violence physique, comme des tortures ou des meurtres, ou voir des abus envers des animaux.
  • Voir des objets ou des environnements malodorants ou infectés par des insectes
    • Découvrir une maison envahie par des insectes comme des mouches, des fourmis ou des punaises de lit.
  • Entendre des bruits désagréables ou dérangeants
    • Écouter quelqu’un mâcher bruyamment ou entendre des bruits corporels gênants comme des rots ou des éternuements.
  • Être confronté à des mensonges ou de l’hypocrisie
    • Découvrir que quelqu’un vous a menti de façon flagrante, en particulier dans des contextes où la vérité aurait dû prévaloir.
  • Voir des comportements répugnants ou inappropriés en public
    • Observer quelqu’un qui se comporte de manière impolie ou inappropriée en public, comme cracher par terre ou se curer le nez en plein milieu d’une conversation.
  • Découvrir des pratiques alimentaires inhabituelles ou culturelles surprenantes
    • Être témoin de pratiques alimentaires ou de plats d’une culture différente, comme manger des insectes, du foie gras cru ou d’autres aliments peu appétissants pour certaines personnes.
  • Voir des comportements excessivement jugés vulgaires ou dégradants
    • Être témoin d’une scène extrêmement vulgaire ou inappropriée, comme une insulte publique ou des gestes humiliants.
  • Entendre des propos haineux ou discriminatoires ou injustes
    • Être confronté à des discours haineux ou à des préjugés raciaux, sexistes ou homophobes ou à des critiques injustes.
  • Observer une personne se comporter de manière excessive ou repoussante
    • Voir une personne manger de manière extrêmement bruyante, ou se comporter de façon obséquieuse ou maladroite en société.
  • Être témoin de l’exploitation ou de la souffrance d’autrui
    • Découvrir qu’une entreprise ou une personne exploite des travailleurs dans des conditions inhumaines.

Le dégoût peut résulter de nombreuses sources, qu’elles soient physiques (substances corporelles, maladies, aliments avariés), émotionnelles (mensonges, hypocrisie) ou morales (violence, inégalité). Cette émotion est souvent une réponse instinctive qui nous incite à éviter des situations, des objets ou des comportements qui pourraient mettre notre bien-être physique ou moral en danger.